Avis du Dr Francis Héritier, pneumologue et spécialiste en médecine de plongée, en collaboration avec le Dr B. Desgraz, cardiologue et spécialiste en médecine de plongée

La plongée

Cette activité de loisir se déroule dans un environnement hostile, qui modifie le fonctionnement normal du cœur, des poumons et stresse l’organisme. Une bonne condition physique est un gage de sécurité. Il en va de même pour le psychisme. L’adage «mens sana in corpore sano» garde toute sa valeur dans ce contexte.

Le plongeur

En Suisse, la population des plongeurs est vieillissante et des problèmes de santé (comorbidités) souvent présents (obésité, hypertension artérielle, maladies du cœur, diabète, tabagisme). Ce groupe présente un risque plus élevé d’accidents de plongée. Il est également à risque de développer une COVID sévère.

La COVID 19

Relativement bénigne à modérée chez environ 80 % des malades, la COVID 19 est malheureusement sévère, critique voire mortelle pour les autres. Les pneumonies sont fréquentes. Les formes graves se caractérisent par un essoufflement et un manque d’oxygène. Une détérioration sous forme d’un syndrome de détresse respiratoire aigu (SDRA) peut nécessiter une intubation et un séjour parfois prolongé aux soins intensifs.

Les complications potentielles en phase aigüe sont multiples. Elles comprennent une atteinte du cœur, du cerveau, des nerfs, des reins et du foie, des thromboses, des embolies pulmonaires, une réponse inflammatoire excessive (cytokine storm).

De retour à domicile après une hospitalisation, des symptômes tels qu’essoufflement, fatigue, faiblesse musculaire, troubles du sommeil, anxiété, dépression, peuvent persister plusieurs mois.

Le certificat médical d’aptitude (ou de non-contre-indication)

L’aptitude à reprendre la plongée après une maladie à COVID-19 devra être appréciée individuellement, de préférence par un médecin spécialiste dans le domaine.

En cas de forme bénigne, sans essoufflement ou pneumonie avérée, survenue chez une personne relativement jeune et par ailleurs en bonne santé, un délai prudent sera d’environ 6 à 8 semaines. Cette personne devra être asymptomatique au repos et à l’effort (en particulier, absence de toux, de respiration bruyante ou sifflante, d’essoufflement anormal, de douleurs thoraciques). Elle bénéficiera d’une bonne condition physique (un test simple : être capable de monter 5 étages d’escaliers à vive allure en 30 – 45 secondes). De plus, la reprise de la plongée se fera de façon prudente et progressive.

Pour une COVID 19 modérée à sévère, il conviendra d’attendre la guérison complète des poumons et des autres organes touchés, qui peut prendre plusieurs mois. Un examen médical détaillé à la recherche de contre-indications à la reprise de la plongée apparaît indispensable.

En particulier, il s’agira de vérifier l’intégrité des poumons et du cœur (épreuve fonctionnelle respiratoire de repos, scanner thoracique, test d’effort, échocardiographie), par exemple après six mois.

En cas de séquelles, une contre-indication définitive à la plongée reste possible.

Les liens

Swiss Underwater and Hyperbaric Medical Society (SUHMS)

La Société de Médecine et de Physiologie Subaquatique et Hyperbare de langue Française (Medsubhyp)

Association Internationale des Centres Hyperbares Francophones (ICHF)